La monoculture, le labour, la suppression des haies augmentent l’érosion des sols et les glissements de terrains lors des fortes pluies. L’eau s’infiltre moins dans les sols plus secs, diminuant la recharge des nappes phréatiques.
Planter des haies permet de conserver les sols, retenir l’eau et l’humidité, faire de l’ombre, briser le vent et créer des zones refuges pour la faune sauvage.
Choisir des variétés de cultures peu gourmandes en eau, restaurer les couvertures végétales des sols, permet une moindre sensibilité de l’agriculture aux sècheresses plus intenses et plus longues. C’est ce qu’on appelle aussi l’agroécologie.
Exemples de solutions fondées sur la nature en Provence-Alpes-Côte d'Azur
Verbatim d’agriculteurs
« L’agroécologie implique une approche holistique : nous considérons l’agriculture et son environnement comme un tout. L’objectif global est de restructurer le domaine en le considérant comme un écosystème et d’obtenir ainsi une forte résilience face aux enjeux climatiques. »
Florence Guinde, agricultrice à la ferme du Rouret
Questions-Réponses
L’agroécologie est-elle rentable ?
Bien que la rentabilité en agroécologie peut être inférieure à celle en agriculture conventionnelle, elle est plus stable. En effet, les productions, plus diversifiées, moins sensibles aux pressions et aléas climatiques ainsi qu’aux maladies, permettent d’assurer des productions et donc des revenus en continue et tout au long de l’année. Par ailleurs, utiliser de manière intense les sols disponibles (production stratifiée, cultures associées) et tirer parti des interactions biologiques qui existent naturellement dans les écosystèmes agricoles (lutte biologique, effets d’ombrage, habitat pour les auxiliaires de culture), rendent l’agroécologie très productive à l’hectare, tout en étant peu coûteuse en intrants.
Quelle est la différence entre agroécologie et agriculture biologique ?
L’agriculture biologique est un mode de production basé sur des pratiques agricoles excluant l’utilisation de biocides de synthèse et des organismes génétiquement modifiés (OGM), permettant l’obtention d’un label AB. Ce mode de production tente de répondre aux enjeux alimentaires et environnementaux actuels en intégrant des principes de l’agroécologie.
Comment l’agroécologie permet-elle de faire face au changement climatique ?
Dans un contexte de changement climatique, les capacités d’approvisionnement en denrées alimentaires sont perturbées et vulnérables. L’agroécologie a pour objectif d’adapter les systèmes de production pour réduire leur sensibilité face aux risques à court terme, tout en améliorant leur résilience pour faire face aux perturbations à long terme. Le développement de l’agroforesterie, la gestion ou la couverture des sols sont autant de solutions techniques d’atténuation. La diversification des cultures et l’agriculture de conservation des sols, sont des voies d’adaptation, limitant l’érosion et maximisant la production de services écosystémiques. On peut également promouvoir la sélection de variétés tolérantes au stress hydrique. L’agroécologie a enfin une approche systémique à l’échelle du territoire dans l’objectif d’une gestion durable des ressources naturelles.