ARBE - Agence Régionale Biodiversité Environnement

Menu
Le toit de l'IUT d'Avignon

Le toit de l'IUT d'Avignon

Avignon [84]

Résumé

Partant du constat qu’une végétation spontanée se développait sur les galets du toit de l’IUT d’Avignon, l’IMBE a expérimenté la mise en place de toitures végétalisées extensives autonomes (sans entretien ni arrosage). Ce projet a été mené en partenariat avec des entreprises privées, afin d’identifier les types de substrat et les espèces végétales les plus adaptées au climat méditerranéen. La difficulté était de trouver un équilibre entre un aménagement nécessitant peu d’eau (toitures végétalisées extensives), et une biodiversité riche (toitures végétalisées intensives).
Une expérimentation a été menée en 2012, avec pour aboutissement la création d’une communauté végétale composée de plantes pérennes et annuelles. Ces dernières ont été sélectionnées pour leur capacité à s’auto-régénérer, même après de fortes sécheresses, sans entretien, ni arrosage, ni intrants (fertilisants ou pesticides).
Le toit de l'IUT d'Avignon

Fiche identité

  • Partenaire(s) technique(s) : Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (IMBE), IUT d’Avignon.
  • Partenaire(s) financier(s) : Entreprises Peltracom, Sopra Nature, IBIC et Polygrow, Conseil départemental de Vaucluse et Université de Louvain (Belgique).
  • Partenaire(s) scientifique(s) : Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (IMBE), CNRS-IRD, Université d’Avignon, Aix-Marseille université et Université de Louvain (Belgique)
  • Période : Depuis fin 2012

Contact

Nom : Auriane BROUSSE
Structure : Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (IMBE) - IUT d’Avignon
Site web : https://iut.univ-avignon.fr/

En savoir plus

Objectifs

  • Identifier les espèces végétales résistant le mieux aux conditions climatiques des toits méditerranéens, à partir d’espèces locales et disponibles dans le commerce
  • Comparer la richesse biologique et la persistance de la végétation en fonction de différents types et épaisseurs de substrats mis en place sur la toiture,
  • Identifier les types d’expositions les plus favorables à ce type de toitures.

Mesures mises en œuvre

Des placettes de 2,25 m², présentant diverses épaisseurs de sols (de 5 à 20 cm, avec ou sans système de rétention des eaux de pluie) et une exposition plein soleil ou mi ombre, ont été réparties sur le toit de l’IUT. Un mélange de graines de 18 espèces différentes, présentes dans les milieux naturels méditerranéens sur des sols de faible épaisseur, a ensuite été semé dans ces placettes.
Des relevés botaniques sur 2 années ont ensuite permis d’identifier les placettes dans lesquelles les espèces semées se développaient le mieux et de relever également les espèces s’installant spontanément.
Liste des végétaux utilisés : Allium sphaerocephalon, Alyssum alyssoides, Carthamus carduncellus, Clinopodium acinos, Dianthus superbus, Erophila verna, Euphorbia cyparissias, Helianthemum nummularium, Iris lutescens, Lagurus ovatus, Linum usitatissimum, Lobularia maritima, Petrorhagia prolifera, Plantago afra, Sedum acre, Sedum album, Silene conica

Résultats

L’expérimentation a montré que les communautés végétales choisies dans le cadre du projet se sont toutes montrées résilientes face aux sécheresses estivales, avec ou sans système de rétention des eaux de pluie.
Il a été mesuré que la densité et la diversité de la communauté végétale et animale (insectes, reptiles, amphibiens) dépendent à la fois de l’épaisseur du substrat (en raison de la plus forte disponibilité en eau sur un substrat plus épais) ; de la présence d’un système de rétention des eaux de pluie ; de l’ombrage.
Une couverture végétale de 20 à 25 % a été mesurée pour un sol de 5 cm d’épaisseur exposé au soleil, et jusqu’à 90 à 100 % pour un sol de 20 cm situé à l’ombre. La faible épaisseur du substrat a permis de réguler le développement d’espèces exogènes non souhaitables sur les toitures. Les bénéfices constatés de l’ombrage sur la couverture végétale permettent d’envisager des solutions mixtes panneaux solaires / végétation sur les toitures.
La mise en place de toitures végétalisées en milieu méditerranéen est donc possible, à condition de faire admettre la présence d’une végétation totalement sèche en été et d’une couverture hétérogène en fonction de l’épaisseur des substrats et des expositions, ce qui nécessite une sensibilisation du public.
Par ailleurs, la problématique du poids pour les substrats les plus épais peut être un frein à la réalisation de ce type de toitures (jusqu’à 250 kg/m²). Il est donc nécessaire de prendre en compte la structure des bâtiments existants ou de prévoir l’aménagement de la toiture dans les bâtiments neufs.

Découvrir le porteur de projet !

Mise à jour le 03/05/2021

Suivez-nous !

Recevez toutes les actualités sur la biodiversité et l’environnement en Région Sud.