Définition de la gestion durable des eaux pluviales

La gestion durable des eaux pluviales aussi appelée gestion intégrée des eaux pluviales est une évolution au tout-à-l’égout datant de la loi de 1894. A l’époque une doctrine hygiéniste était nécessaire pour limiter la prolifération des maladies en ville. Réunir les eaux usées domestiques et les eaux pluviales dans une canalisation cachée sous la surface était une grande avancée de l’aménagement des villes. Aujourd’hui aménager rime avec artificialisation, inondation, surchauffe, ilot de chaleur urbain, végétalisation, renaturation et enfin sobriété. Pour répondre à cela et construire une ville en capacité de s’adapter au changement climatique il faut changer notre regard sur l’eau. L’eau pluviale est une ressource dont chaque goutte compte.

D’un schéma linéaire où l’eau tombe sur une surface minérale imperméable, passe dans un tuyau pour finir en dehors de la ville il faut s’orienter vers la création d’un cycle de l’eau en ville. Ainsi rendre visible l’eau, la gérer à ciel ouvert dans un espace végétalisé et surtout favoriser son infiltration. Même en climat méditerranéen, infiltrer est l’approche à favoriser. Sur une année nous avons une majorité de petites pluies (< 10 mm/24 heures) pour lesquelles chaque aménagement peut infiltrer ce volume d’eau. A noter que la place excessive du béton et du bitume dans nos villes entraine des débordements des réseaux dès ces petites pluies. Les pluies plus importantes peuvent également être gérées à ciel ouvert, l’intérêt dans ce cas est de concevoir un aménagement qui ralentisse l’écoulement des eaux pluviales en gardant une transparence hydraulique pour les pluies exceptionnelles.

La gestion durable des eaux pluviales se nomme également intégrée car on intègre une fonction hydraulique à un aménagement dont l’usage premier n’est pas la gestion des eaux pluviales. Ainsi, une place de village, un trottoir, un parking, un pied d’arbre ont une fonction hydraulique.