Résumé
Dans un contexte d’inventaire des adous par la Fédération départementale pour la pêche et la protection des milieux aquatiques des Alpes-de-Haute-Provence, les dysfonctionnements de ces milieux sont recensés afin de programmer les interventions nécessaires à la restauration de leur fonctionnalité.
L’Adous de la Lucie, sur le bassin versant du Sasse et le territoire de Bayons, était déconnecté de son cours d’eau au point que son chenal, envahi par les embâcles et la végétation, était en train de disparaître. Ceci était accentué par le piétinement des troupeaux de vaches présents sur cette zone.
Une intervention de l’Association Agréée de Pêche et de Protection des Milieux Aquatiques a permis de lui redonner vie en le reconnectant au Sasse. Cette remise en eau permettra de rétablir la continuité écologique de la confluence avec le Sasse jusqu’aux source et de favoriser la reproduction piscicole.
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Mesures mises en œuvre
Cette opération a nécessité la remise en eau de plus de 200 mètres cumulés de chenal. Pour cela, les travaux suivants ont été réalisés :
- réouverture du chenal sur la partie aval, de la confluence avec un bras secondaire du Sasse jusqu’au premier embâcle : sur cette portion complètement boisée, une coupe de la végétation a été réalisée et le chenal a été retracé manuellement ;
- retrait d’un embâcle majeur (à l’origine de l’infiltration des eaux de l’adous) et désencombrement du chenal existant jusqu’aux sources. Ceci a permis de rétablir les écoulements jusqu’au Sasse;
- Reconnexion d’un bras de l’adous par recréation du chenal, bouché sur une quarantaine de mètres
- Aménagement manuel du bras secondaire du Sasse afin de reconnecter l’adous jusqu’au bras en eau.
Ces opérations ont été réalisées sur des parcelles privées. La commune de Bayons a ainsi joué un rôle de facilitateur pour mettre en lien la fédération de pêche et les différents propriétaires afin d’obtenir les autorisations nécessaires d’intervention.
Les adous
Il s’agit de milieux très particuliers qui font partie du patrimoine naturel présents surtout sur les zones élargies des plaines où se développe la ripisylve. Ils sont alimentés par des résurgences d’eau fraîche provenant de nappes ou de versant et leur débit constant leur confère un rôle de refuge pour les espèces en cas de crues et de sécheresse.
D’autre part, les lits de graviers qui caractérisent ces milieux sont très favorables à la reproduction piscicole. Ces zones « refuges » vont ainsi permettre une recolonisation du milieu aquatique.
Résultats
L’ensemble des opérations réalisées a permis de reconnecter l’adous au bras principal du Sasse et de rétablir la continuité écologique sur la totalité de son linéaire. Suite à cette reconnexion et au désencombrement du cours d’eau, les sédiments ont été remis en suspension par décolmatage, faisant réapparaître les graviers du lit sur un grand linéaire, surface favorable à la reproduction piscicole et à l’accueil de nombreuses autres espèces (macro invertébrés notamment).
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