L'Etang salé de Courthézon

L’objectif des travaux de réhabilitation et de la gestion du site visaient à redonner une trajectoire favorable à cette zone humide dégradée.

Il était important de préserver ce site au regard de sa biodiversité exceptionnelle puisque la diversité d’habitats (aquatiques, forestiers, prairiaux) concourt à l’importante diversité d’espèces (patrimoniales et spécifiques).

Alimenté uniquement par les eaux de pluies et le ruissellement collinaire, cet étang joue aussi un rôle de rétention des eaux pluviales et participe à préserver la zone aval urbanisée des risques d’inondation.

Enfin, l’ouverture du site au public est un enjeu important dans un objectif de sensibilisation et d’éducation à l’environnement.

Les travaux de réhabilitation ont permis de s’assurer que l’eau reste cantonnée dans la zone centrale puisque le fond de l’étang a été surcreusé. La galerie de drainage a été remise en état et l’évacuation est contrôlée par une vanne afin de retenir l’eau dans l’étang le plus longtemps possible (bien que l’assèchement de celui-ci intervienne naturellement en début de période estivale).

Le site est par ailleurs géré dans la cadre de plan de gestion dont le premier a été établi en 2005. Les actions de gestion sont nécessaires afin de favoriser la mosaïque d’habitats et la diversité biologique. Ainsi le faucardage ainsi qu’un partenariat avec des éleveurs de chevaux de Camargue permettent de contrôler le développement de la roselière sèche et la création de nouveaux habitats de type prairial ou zone de reproduction de batraciens. En 2020, la zone humide a retrouvé un état de conservation jugé favorable et fonctionnel et en 2021 débutera le quatrième plan de gestion du site.

Des suivis écologiques (odonates, batraciens, avifaune), sont mis en place dès 2005 et permettent aujourd’hui de rendre compte de l’évolution positive de la zone humide, après 15 ans de gestion.

L’accueil du public pour la découverte de la faune et la flore et la sensibilisation aux espaces naturels sont rendus possible grâce à de nombreuses infrastructures (sentier d’1.5 km ponctué de panneaux pédagogiques, cabane d’observation, toilette sèche, bancs, ponton) et à diverses activités pédagogiques. Le site est également labellisé « Tourisme et handicap » grâce à plusieurs aménagements spécifiques (panneaux en braille, place parking PMR...).

En ce qui concerne l’activité viticole, le propriétaire principal des vignes du site a su développer son activité en s’appuyant sur les atouts et les contraintes du site (biodynamie, conservatoire de cépages à but pédagogique). En contrepartie, cet acteur économique bénéficie d’un cadre paysager tout à fait exceptionnel sur son site de vinification de prestige.

Le suivi de l’avifaune témoigne d’une bonne fonctionnalité du milieu par une utilisation d’espaces différents (roselières humides et sèches, pâturages, champs et forêts alentours …) : 178 espèces sont observées à ce jour.

Depuis les travaux de restauration, on observe une réelle augmentation de la biodiversité tant au niveau de l'avifaune nicheuse, avec le retour de deux espèces paludicoles à fort enjeux de conservation le Blongios nain et la Rousserole turdoïde, que sur l’accueil de l’avifaune migratrice avec entre autres l'observation régulière de deux petits rallidés exceptionnels en Vaucluse, la Marouette ponctuée et la Marouette poussin. Le site est aussi riche en amphibiens (Crapaud calamite - la plus importante population en Vaucluse à ce jour -, Rainette méridionale, Triton palmé…), odonates etreptiles.

Aux résultats très favorables obtenus sur la biodiversité, s’ajoutent ceux de l’attractivité touristique et économique. C’est un site vivant avec toute une fonctionnalité autour. Beaucoup d’évènements (sorties naturalistes, journées pédagogiques) sont mis en place sur ce lieu à destination du grand public et des scolaires. Afin d’éviter la sur-fréquentation (certains week-ends il y a jusqu’à 300 personnes), la CCPRO gère les visites et activités liés au site en validant les demandes.