En savoir plus
Objectifs
- Restaurer le rôle de nurserie du golfe
- Reconstituer les stocks halieutiques
Mesures mises en œuvre
En 2004, à la suite de la demande des pêcheurs professionnels, le Parc a travaillé à la création d’une réserve marine dans le golfe de Beauduc. Après plusieurs études de connaissance et de faisabilité, une concertation avec les pêcheurs professionnels puis avec l’ensemble des acteurs concernés (services de l’État, plaisanciers, scientifiques) a été menée de 2009 à 2010. Elle a permis d’établir les choix d’emplacement et de gestion.
Cette concertation a abouti à l’arrêté ministériel du 25 septembre 2013 qui officialise la création de la réserve du golfe de Beauduc. L’arrêté délimite la réserve en plein cœur du golfe. Cette zone de 450 hectares (3 km sur 1,5 km) devient une zone de cantonnement de pêche où tout type de pêche est proscrit et passible de sanctions pour une durée de 10 ans. Seul le passage est autorisé. Par ailleurs, un arrêté de la Préfecture maritime du 24 juin 2014 interdit dragage, mouillage et plongées.
Des moyens nautiques ont été acquis pour assurer la surveillance, la sensibilisation et les suivis.
Depuis 2014, le Parc procède à la mise en œuvre de la gestion de la réserve marine: balisage avec 6 bouées pour délimiter clairement la zone, suivi à l’aide de pêches scientifiques (notamment avec des pêcheurs professionnels, rémunérés pour leur travail et la mise à disposition de leur matériel), réalisation d’un état initial des populations de poissons adultes et juvéniles, surveillance et sensibilisation, communication (signalétique, plaquettes, cartes, ...), expérimentation de dispositifs de nurseries artificielles (structures modulables installées pour augmenter les chances de survie des jeunes stades des poissons et la ponte des céphalopodes).
En parallèle de la création de la Réserve marine du Golfe de Beauduc, un arrêté préfectoral de protection en date du 30 septembre 2013 a été pris afin d’élargir et de protéger une zone terrestre et marine au niveau de la pointe de Beauduc, en particulier la colonie de Sternes naines et l’herbier marin.
Résultats
Un an après la création de la Réserve, les pêcheurs de la zone ont “ressenti” le retour du poisson.
Quatre ans après l'état initial de 2014, le suivi des peuplements de poissons en 2017-2018 est venu confirmer ce ressentiment, avec l’augmentation de la biomasse des poissons, notamment des soles, raies et grondins. Un effet bénéfique de cette mesure à l’ensemble du golfe a été souligné par ces suivis. En effet, le suivi concernant les espèces juvéniles et benthiques a montré que l'ensemble du golfe de Beauduc même hors cantonnement ont bénéficié de cette protection et de l’arrêt quasi-total du chalutage illégal. Les poissons plats, comme le Buglossidium, sont majoritairement présents alors qu’avant la mise en place de la réserve les gobidés, espèces moins exigeantes aux conditions environnementales, étaient majoritaires. Le suivi des juvéniles de rougets et d’hippocampes met également en avant un meilleur équilibre de l'écosystème, même si une troisième série de campagne de pêches scientifiques est nécessaire en 2022 pour confirmer les effets positifs.
Pour les nurseries artificielles, des problèmes techniques, juridiques et financiers ne permettent pas actuellement de poursuivre l'action malgré les effets positifs rencontrés sur les juvéniles.
Par ailleurs, le Cepralmar mène depuis 2020 avec le PNR une expérience pour favoriser les habitats de ponte de seiche et de calmars. Les structures mises en place sont saisonnières (calées sur les périodes de ponte de ces céphalopodes) et implique les pêcheurs professionnels pour l'immersion et le relèvement des structures.
Dans la zone de protection de biotope de la pointe de Beauduc, des suivis de l'herbier de zostères et de cymodocées sont mis en place grâce à la cartographie de son extension (12 ha). Les partenaires du GIS posidonie réalisent des suivis de la biodiversité par transects en plongée dans et hors réserve et la mise en place d'un indicateur de qualité écosystémique de l'herbier de zostère.
Par ailleurs, dans le cadre du LIFE MARHA, la surveillance de ces deux sites et des suivis de fréquentation dans tout le golfe de Beauduc (activités de loisirs, activités de pêche dont nombre de filets, activités aériennes) sont mis en place.